Douce mélancolie.

Comment fait-on ?

Dites-moi, comment fait-on ? Comment fait-on pour apprécier son corps ? Comme fait-on pour s’accepter alors que la moindre photo de soi ou le moindre reflet dans un miroir nous dégoûte de nous-même ? Comment fait-on lorsque l’on se trouve si repoussant qu’on en perd toute sa libido et qu’on ose plus se montrer nu ou se laisser toucher par son partenaire ? Comment fait-on lorsqu’on à l’impression que chaque vêtement porté nous fait ressembler à une patate (et pas à une jolie patate en plus) ? Comment fait-on lorsque l’on est entouré de personnes minces comme des clous et de publicités nous rappelant que la minceur est un critère de beauté important ?

Plus les semaines passent, plus les chiffres sur la balance augmentent. Quand je faisais quarante-cinq kilos je m’étais jurée de ne pas dépasser les cinquante. Quand la balance affichait cinquante-cinq kilos je m’étais jurée de ne pas dépasser les soixante. Les soixante kilos sont maintenant dépassés et l’envie de couper ma graisse au cuter est de plus en plus grandissante. Mais les cutters, c’est pas très safe et ça fait mal. Alors si je pouvais avoir les réponses aux six questions posées plus haut, une réponse autre que "bien manger et faire du sport" parce que je le fais déjà, ou "mais les autres on s’en fout" alors que le problème ce n’est pas les autres mais moi, ça me serais d’une grande aide. Je ne bois jamais, mais je crois que je ne serais pas contre un petit verre de vodka.